MARIE-CÉCILE CASIER
Plasticienne
Platanus Populus et Betula
Commande Bibliothèque Universitaire
"Sciences et Sports"
Besançon
2012
3 panneaux de tissu brodé fils or et argent,
tiges acier inox
Hauteur: 2,35 m, largeur: 4.90 m
L’endroit choisi pour installer ce travail est le seul sans fenêtres. La particularité de cette bibliothèque est de nous offrir, presque partout, une vue sur une végétation très présente. Ce triptyque peut alors être lu comme une percée sur ce végétal, ou tout au moins comme un écho aux fenêtres qui lui font face.
Mon souhait était d’apporter une certaine chaleur à cette bibliothèque un peu froide et quelque peu défraîchie. Malgré cet état des lieux, j’avais envie de traiter les murs avec respect et avec une certaine forme de noblesse, comme le ferait un tapissier "retapant" une vieille chaise et qui choisirait un tissu noble et des tissus dorés… Attitude paradoxale d’un travail soigné plutôt réservé à un intérieur d’appartement cosy qu’à un vaste lieu de passage. L’envie de retrouver un chez-soi intimiste, un décor domestique.
Ici l’arbre doit être lu comme une citation plutôt que comme une interprétation de ce qu’il pourrait être, c’est tenter de "dire l’arbre" dans ses diverses formes et façons d’être : tenter de dire avec une économie de moyens (juste un fil) un maximum de choses sans toutefois être trop bavarde, atteindre à une certaine préciosité sans "baroquisme".
Ce fil rejoint évidemment le trait du crayon qui dessine : dessiner avec un fil.
Alors plusieurs écritures, plusieurs langages et manières de dire le fouillis des feuilles et l’élancement vers le haut des branches, l’alignement tout en souplesse des troncs, leurs rythmes, les branches qui avancent telles des serpents et la dégringolade des fines tiges, leurs chutes gracieuses et élégantes, une salutation joyeuse… et le scintillement des feuilles lorsque le vent les anime…